Dans la culture africaine, la musique, la danse, le conte, occupent une place importante dans l’éducation et le soin de l’individu et du groupe. Ces activités « naturelles » ont une fonction sociale (lien social, socialisation), et thérapeutique (apaisement des tensions du corps et de l’esprit, réconciliation avec soi-même).

Ainsi, en Afrique de l’Ouest, le handicap n’est pas facteur d’isolement, les personnes handicapées physiques ou atteintes de souffrance psychique sont toujours intégrées aux activités de la vie familiale et sociale.

Mes expériences professionnelles ont débuté en Haute-Volta et au Mali, dans la Fondation Raoul Follereau et auprès de praticiens professionnels traditionnels, puis se sont poursuivies au Centre Hospitalier Spécialisé George Sand à Bourges, auprès d’adultes, d’enfants et d’adolescents autistes ou souffrants de troubles du comportement ou de la personnalité. J’y ai travaillé avec Mme Mauduit-Secret, directrice, puis ses successeurs, ainsi qu’avec Jean-Claude Martin, médecin-chef, et Nadia Sallé, puis Michel Hénin, médecin-chef, et Alain Vernet, psychologue.

Je suis également intervenu auprès d’adultes atteints de handicaps et d’autisme (GEDHIF, Foyer pour autistes La Chataigneraie de SESAME AUTISME CHER).

Les différents praticiens avec lesquels j’ai travaillé ont reconnu mon savoir-faire et les résultats obtenus auprès des patients. Ces expériences et le professionnalisme de ces psychiatres et soignants m’ont conforté dans cette approche, dont la finalité est de contribuer au bien-être des personnes en favorisant la restauration de l’estime de soi et l’apaisement des tensions du corps et de l’esprit.

Je m’appuie à la fois sur le savoir-faire ancestral et humain ainsi que sur les connaissances acquises auprès des médecins et soignants hospitaliers, pour proposer des prises en charge individuelles ou en ateliers s’intégrant dans un protocole de soins arrêté par le médecin-chef.

Il s’agit avant tout d’établir une communication humaine basée sur le respect et la considération, de sauvegarder la pudeur et la dignité des personnes quels que soient les problèmes liés à leur pathologie, de leur faire prendre conscience de leurs propres richesses, de réveiller leurs potentialités et de les aider à les utiliser dans la vie quotidienne.

Par l’expression corporelle africaine sur fond musical, ancrée dans « le concret et le terrien », en se mouvant dans l’espace, les personnes retrouvent des sensations et redécouvrent les ressources de leur corps. Cette remise en mouvement du corps, qui favorise une meilleure maîtrise de la respiration, a une fonction apaisante et rassurante.

Le travail sur les instruments à peau permet de sentir les vibrations et invite les adolescents à produire du rythme, les amène à se rendre compte que leur corps est vivant et qu’ils sont capables de créer. Outre le fait que cette pratique les aide à se libérer des tensions internes qui les empêchent parfois de communiquer avec les autres, ce constat est de nature à restaurer l’image, souvent négative, qu’ils ont d’eux-mêmes.

Tout ceci vise à contribuer à sortir les personnes de l’enfermement dans lequel les plonge leur souffrance psychique, à les réconcilier avec elles-mêmes, à considérer l’humain dans sa grandeur, et aussi à leur procurer plaisir et satisfaction.